
Au cœur de l’affaire se trouvaient trois hommes : l’ancien maire José Mas, l’architecte municipal Amador Signes et le promoteur Miguel Muntaner. Ensemble, ils ont utilisé ce cadre obsolète et défectueux pour créer une apparence de légalité qui a convaincu à la fois les acheteurs et les conseillers. Le maire a signé des permis qu’il savait contraires aux lois régionales d’urbanisme. L’architecte a fourni des rapports techniques qui soutenaient ces permis, tandis que le promoteur agissait comme un lien entre l’administration et les clients étrangers. Lorsque le scandale a éclaté, le conseil municipal a défendu ses actions en disant que chaque projet avait été approuvé par leurs « experts » – qui se trouvaient également travailler pour la municipalité.
Le tribunal a finalement condamné les trois promoteurs, l’architecte et l’ancien maire pour fraude et prévarication en urbanisme. Muntaner a été condamné à deux ans de prison, tandis que le maire et l’architecte ont été condamnés à une amende et interdits de fonction publique pendant trois ans. Un autre ancien maire, José Juan Reus, qui est maintenant le maire actuel, a été acquitté car il n’y avait pas de preuve qu’il avait participé sciemment aux irrégularités. Plusieurs conseillers ont également été acquittés après que le tribunal a décidé qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves pour montrer qu’ils avaient compris la véritable nature des licences qu’ils avaient approuvées.

De nombreux acheteurs affectés étaient des retraités qui avaient acheté leurs villas de bonne foi, souvent par l’intermédiaire d’agents immobiliers britanniques qui promouvaient la région comme un investissement sûr. Les propriétaires ont découvert l’illégalité des années plus tard, lorsqu’ils ont essayé d’enregistrer leurs maisons ou d’obtenir la permission de se connecter aux services municipaux. De nombreuses propriétés n’ont jamais reçu de permis d’occupation ou de certificats d’habitation, ce qui a compliqué la revente ou l’héritage, et elles étaient souvent privées d’eau et d’électricité pendant des années.
Au fil du temps, le gouvernement régional et la municipalité de Llíber ont commencé à régulariser certaines des maisons. De nombreuses maisons ont désormais obtenu un statut légal grâce à des ajustements d’urbanisme. D’autres restent dans l’incertitude, en attente d’un examen administratif ou de la preuve qu’elles répondent aux normes de sécurité et environnementales. Pour de nombreux propriétaires, cette affaire a signifié près d’un quart de siècle d’incertitude, de frais juridiques et de stress émotionnel.
En ce qui concerne l’indemnisation, la décision de justice s’est concentrée sur la responsabilité pénale plutôt que sur la restitution financière. Les victimes qui souhaitent récupérer leurs pertes doivent engager des actions civiles distinctes contre les promoteurs. Jusqu’à présent, il n’y a pas eu de vaste programme d’indemnisation pour ceux qui ont acheté l’une des villas illégales.
L’affaire de Llíber sert d’avertissement à quiconque envisage d’acheter une propriété en Espagne rurale. Utilisez votre propre avocat en immobilier, vérifiez la zone du terrain, confirmez que la licence est effectivement à usage résidentiel, et vérifiez-le auprès de l’autorité régionale du logement, et pas seulement de la mairie locale.
Llíber reste un endroit charmant avec ses vignobles tranquilles et ses vues panoramiques, mais le scandale a laissé des traces – dans quelle mesure peut-on faire confiance aux municipalités locales, et peuvent-elles améliorer leur transparence ? Les mêmes administrations qui ont autrefois approuvé des projets illégaux peuvent-elles maintenant garantir une surveillance adéquate ? Utilisent-elles les impôts, les paiements et les fonds publics de manière responsable ? Jusqu’à quel point pouvons-nous avoir confiance en d’autres municipalités de la Costa Blanca, d’Alicante et de toute l’Espagne ? Nous venons tout juste de terminer un article sur le maire de Santa Pola (Sud de la Costa Blanca) étant emprisonné : (Cliquez sur le drapeau de la langue sur la page de l’article pour votre propre langue) https://www.cbsage.com/santa-pola-mayor-convicted-corruption-fraud/
L’affaire reste toujours ouverte à un appel devant la Cour suprême. Et les propriétaires, qui rêvaient autrefois de paix à la campagne, essaient toujours de vivre sans craindre que leurs maisons ne soient un jour à nouveau déclarées illégales.